Retraite Monaco : fonctionnement, calcul et démarches pour les travailleurs frontaliers et résidents

La Principauté de Monaco dispose d’un système de retraite particulier, distinct de celui de la France, bien qu’étroitement lié par des accords bilatéraux. De nombreux salariés y travaillent chaque jour, qu’ils soient résidents monégasques ou frontaliers venant de France, d’Italie ou d’autres pays. Comprendre le fonctionnement de la retraite à Monaco est donc essentiel pour anticiper ses droits et préparer son avenir.


Organisation du système de retraite à Monaco

Le système de retraite monégasque repose sur deux grands piliers :

  1. La retraite de base : gérée par la Caisse Autonome des Retraites (CAR).
  2. La retraite complémentaire : gérée par la Caisse de Compensation des Services Sociaux (CCSS), en lien avec l’Agirc-Arrco pour les salariés affiliés.

👉 Les règles varient légèrement selon que vous soyez salarié résident, salarié frontalier ou fonctionnaire monégasque.


La retraite de base à Monaco

Conditions d’ouverture des droits

  • Âge légal : 65 ans (comme en France avant la réforme, mais sans recul progressif).
  • Durée minimale : avoir cotisé au moins 10 ans (120 mois) à la CAR pour prétendre à une pension.

Calcul de la pension

La pension est calculée selon une formule prenant en compte :

  • Le salaire de référence (moyenne des rémunérations perçues, plafonnées).
  • Le nombre de points acquis en fonction des cotisations versées.
  • Un taux de liquidation, qui dépend de la durée de cotisation.

👉 Contrairement à la CNAV française (calcul sur les 25 meilleures années), Monaco applique un système par points, proche de l’Agirc-Arrco.


La retraite complémentaire

Les salariés monégasques cotisent également à une retraite complémentaire obligatoire.

  • Gérée par la CCSS en lien avec les accords européens.
  • Fonctionne comme le régime complémentaire français, avec un système de points.
  • Le montant dépend des cotisations et du prix d’achat/valeur du point à la liquidation.

Les travailleurs frontaliers

Un grand nombre de salariés travaillant à Monaco résident en France (ou en Italie).

Principes applicables

  • Les périodes cotisées à Monaco sont reconnues par la France et intégrées dans le relevé de carrière.
  • En pratique, chaque pays verse sa part de pension selon les droits acquis sur son territoire.
  • Les accords franco-monégasques garantissent la non-perte de trimestres : vos années de travail à Monaco comptent pour la durée d’assurance retraite en France.

Exemple concret

  • Pierre, frontalier niçois, a travaillé 15 ans à Monaco puis 25 ans en France.
  • Ses droits à Monaco sont calculés par la CAR et versés séparément de sa pension CNAV et Agirc-Arrco française.
  • À la retraite, il percevra donc deux pensions distinctes : une de la France, une de Monaco.

Fonctionnaires monégasques

Les fonctionnaires de la Principauté bénéficient d’un régime spécial, distinct du régime de la CAR, financé par l’État monégasque. Le calcul s’apparente aux régimes spéciaux français, basé sur le dernier traitement indiciaire.


Démarches pour demander sa retraite à Monaco

  1. Constituer son dossier auprès de la CAR ou de la CCSS.
  2. Pour les frontaliers : faire la demande via la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) en France, qui transmettra le dossier à Monaco.
  3. Vérifier son relevé de points et corriger d’éventuelles anomalies.

👉 Les démarches doivent être anticipées 6 mois avant la date souhaitée de départ.


Erreurs fréquentes à éviter

  • Penser que les périodes à Monaco s’ajoutent automatiquement dans le calcul français : il faut vérifier son relevé de carrière.
  • Oublier de demander sa retraite des deux côtés : France et Monaco.
  • Ne pas anticiper les délais administratifs, parfois plus longs pour les frontaliers.

Bon à savoir

  • La pension de Monaco est exportable : elle peut être versée sur un compte bancaire en France ou dans un autre pays de résidence.
  • Les pensions monégasques sont imposables dans le pays de résidence, sauf dispositions fiscales spécifiques.
  • Les revalorisations suivent les décisions de la CAR et de la CCSS, indépendamment du système français.

Conseil du consultant

La retraite à Monaco nécessite une bonne coordination entre la France et la Principauté. Pour les frontaliers, l’enjeu est de vérifier que toutes les périodes sont bien validées et de simuler les pensions côté français et monégasque.


FAQ sur la retraite à Monaco

1. L’âge de départ à la retraite est-il le même à Monaco qu’en France ?
Non, l’âge légal est fixé à 65 ans à Monaco, contre 62 à 64 ans en France selon les générations.

2. Puis-je cumuler mes trimestres français et monégasques ?
Oui, grâce aux accords bilatéraux, vos trimestres sont totalisés pour atteindre le taux plein, mais chaque pays verse sa pension séparément.

3. Les pensions monégasques sont-elles imposables en France ?
Oui, si vous résidez en France, elles sont soumises à l’impôt français.

4. Les primes et avantages perçus à Monaco comptent-ils pour la retraite ?
Oui, mais dans la limite du plafond de cotisation retenu par la CAR.

5. Comment demander ma retraite si j’ai travaillé à la fois en France et à Monaco ?
Vous déposez une demande unique auprès de la CNAV française, qui transmettra le dossier à Monaco.

6. Les indépendants à Monaco cotisent-ils à la CAR ?
Non, ils dépendent d’un régime distinct géré par la Caisse de Compensation.


Conclusion

La retraite à Monaco fonctionne selon des règles spécifiques, avec une gestion par la CAR et la CCSS, et une forte coordination avec la France pour les frontaliers. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour sécuriser vos droits et éviter les mauvaises surprises au moment du départ.

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